Veto de la Grece a l'adhesion de Skopje a l'OTAN

Au Sommet de l’OTAN à Bucarest, le Premier Ministre grec a très nettement posé son veto à l’entrée de Skopje dans l’OTAN, ce qui a conduit au report de l’invitation au pays voisin à rejoindre l’Alliance Nord Atlantique. L’insertion de l’Ukraine et de la Géorgie est également remise à plus tard
Lors du dîner réunissant tous les chefs d’Etat, Mr Caramanlis a clairement exposé les positions de la Grèce, soulignant que notre pays ne pouvait agréer l’insertion de Skopje dans l’Alliance si la question de son appellation n’était pas préalablement réglée.
Les dirigeants de France, d’Italie, d’Espagne, du Luxembourg et d’Islande ont soutenu les positions de la Grèce alors que la Hongrie, la Slovaquie, la Belgique, la Grande Bretagne, la Hollande et le Portugal ont exprimé aussi leur compréhension à la Grèce.
Le plus fervent défenseur des positions grecques fut le président français, Nicolas Sarkozy qui a déclaré « Nous sommes solidaires des Grecs et nous pensons que l’on doit trouver une solution. J’ai des racines hongroises, mais j’ai aussi des racines grecques et je les assume pleinement. »
Lors de la réception qui avait eu lieu un peu plus tôt, le premier Ministre, Costas Caramanlis s’était entretenu avec tous ses homologues, et bien sûr avec le Président américain, Georges Bush.
Après le dîner, le porte-parole de l’OTAN a déclaré : « La Grèce a bien clarifié que, malgré le fait qu’elle souhaitait voir l’ARYM rejoindre le plus rapidement possible les rangs de l’OTAN, elle ne peut y consentir tant que la question de l’appellation de cet état n’est pas résolue » Il a ajouté que par conséquent, seules les insertions de l’Albanie et de la Croatie avaient été décidées à l’unanimité.
Mr Appathuraï a par ailleurs mentionné que les efforts pour arriver à un accord sur le nom devaient se poursuivre, et que tous les états-membres désiraient une solution de compromis, sans que cela signifie un calendrier asphyxiant.
Auparavant, le commissaire chargé de l’élargissement de l’Union européenne, Oli Rhen, avait dénoncé le récent incident causé par la ridiculisation du drapeau grec à Skopje, le qualifiant d’exemple terrible de suggestion de sentiments de haine à l’égard d’un pays voisin.
Les discussions sur l’élargissement de l’OTAN se poursuivront aujourd’hui lors de la réunion officielle des dirigeants, alors que la concertation en vue de la rédaction du texte des conclusions est en cours.

Hier, quelques heures après que l’OTAN ait formellement déclaré qu’il était indispensable pour Skopje que la question de son appellation soit résolue pour que ce pays soit inséré dans l’Alliance, le premier Ministre Costas Caramanlis a de nouveau invité l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine à poursuivre les négociations sous l’égide de l’ONU.
Le Premier Ministre a souligné : « La Grèce possède toutes les forces nécessaires à la défense de ses intérêts et unis, confiants en nos forces, nous avons livré une bataille difficile mais victorieuse. Costas Caramanlis a eu un entretien téléphonique avec le président de la République durant lequel, il fut question des dernières évolutions.
La Ministre des Affaires Etrangères Dora Bakoyannis a également déclaré à l’intention de Skopje : « Les sentiments de la Grèce sont amicaux et le pays désire voir ses voisins parmi les membres de l’OTAN, il suffit de résoudre le problème de l’appellation. »
Après l’information que suite au veto de la Grèce, l’OTAN ne lui adresserait pas d’invitation à rejoindre l’Alliance, la délégation de Skopje a manifesté une grande déception et une grande nervosité puisqu’elle avait l’intime conviction que l’invitation était assurée, indépendamment de la position de la Grèce.
A Athènes, l’opposition a émis des commentaires positifs tout en exprimant un certain scepticisme quant à la suite des évènements et quant aux prochains objectifs de la politique étrangère du pays.
Hier soir, le Département d’Etat américain a exprimé ses regrets quant à la non invitation à l’ARYM de la part de l’OTAN.