Fin de l'occupation du port du Pirée par les agriculteurs Crétois
[infogrece] • Publié le 03 février 2009 à 22:03:30 UTC
Port du Pirée: frustrés de ne pas obtenir l'autorisation de défiler avec leurs tracteurs dans le centre d'Athènes, les agriculteurs crétois ont engagé un bras de fer avec les forces de l'ordre.
Après cinq jours de blocus de la région de Linoperama, les agriculteurs d'Herakleion ont mis leurs tracteurs sur le ferry, direction le Pirée, avec l'intention de défiler avec leurs engins au centre d'Athènes ; ils ont été accueillis par une pluie de grenades lacrymogènes.
Ils étaient ainsi entre un et deux milliers à débarquer au Pirée avec quelques centaines de tracteurs et avec à leur tête le préfet d'Héraklion, M. Schinarakis. Ils craignent que la Crète ne fasse pas partie du paquet de 500 millions d'euros promis la semaine dernière par le ministre du Développement agricole.
Ils demandent de se rendre au ministère avec leurs tracteurs et à y rencontrer le ministre Sotiris Hatzigakis. Evoquant les risques de débordement, le gouvernement leur refuge l'autorisation de manifester au centre d'Athènes. Les frictions avec les forces de l'ordre commencent alors dès lundi matin lorsque quelques uns tentent de forcer le barrage de la police.
"L'important, c'est la tenue d'un dialogue et non l'organisation d'une manifestation de tracteurs au centre d'Athènes, qui provoquerait d'énormes problèmes dans le bon fonctionnement de la capitale", a indiqué le porte-parole du gouvernement M. Antonaros.
Toutefois un rendez-vous leur était proposé avec le secrétaire d'Etat au Développement agricole, M. Papadopoulos.
Les échauffourées avec les forces de l'ordre reprenaient le lendemain matin, mardi. Le président du principal parti de l'opposition, le socialiste Georgios Papandreou, rend visite aux agriculteurs et se trouve au milieu des bagarres et sous les grenades lacrymogènes. Scandalisé pour le manque de respect de la police à l'égard de la visite de son chef, le PASOK (parti socialiste) publie un communiqué demandant la démission du ministre de l'Ordre public et du chef de la Police. A partir de là, il n'est plus question à Athènes que de la polémique entre Papandreou et le gouvernement. Selon la police, le bureau du PASOK n'aurait pas informée à temps les autorités de la visite de M. Papandreou auprès des agriculteurs.
Le problème et les revendications de ces derniers passent désormais au second plan, et, amers et frustrés de leur manifestation dans les rues d'Athènes, les Crétois décident mardi après-midi de prendre le chemin du retour pour leur île.
Les assurances du ministre du Développement agricole, Sotiris Hatzigakis, que les produits agricoles crétois, feraient bien partie du paquet d'aides de 500 millions d'euros négocié la semaine dernière avec les organisations syndicales, ont fini par convaincre les agriculteurs d'Herakleio, tout en déclarant qu'ils resteraient vigilants dans l'application et la répartition des aides.
Il reste maintenant que le ministère grec obtienne le feu vert de la Commission européenne. Une rencontre est prévue à ce sujet ce mercredi à Bruxelles.
Sur les autres fronts de la mobilisation agricole, le blocus de la route nationale Athènes Thessalonique à Nikaia, à hauteur de Larissa, a été levé.
Par contre, la situation au poste frontière de Promachonas, entre la Grèce et la Bulgarie, reste inchangée et les agriculteurs en colère continuent à bloquer le passage pour le seizième jour consécutif.