CORRUPTION - La Grèce mauvaise élève
jeudi 19 février 2009 Le petit journal.com
La branche grecque de l'association Transparency International ou Transparence sans-frontières estime dans son rapport annuel que près de 750 millions d'euros auraient en 2008 servi à payer des actes de corruption. Une hausse de près de 110 millions par rapport à 2007. Premiers montrés du doigt: les médecins hospitaliers
Voila une enquête qui vient mettre des statistiques sur des pratiques devenues tellement courantes qu'elles ne sont même plus vraiment remises en question par la majorité des citoyens grecs qui en sont pourtant les premières victimes, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. La pratique de "l'enveloppe" ou "douceur" réclamée par les médecins pour une opération chirurgicale, une naissance ou un check-up ne surprend plus personnne. Dans les hôpitaux publics, le montant de ces enveloppes varie de 50 à 6.000 euros selon les actes avec une moyenne d'environ 869 euros. Un montant qui grimpe dans les structures privées avec une moyenne de 4.543 euros payés en sous-main pour un acte chirurgical. Dans le secteur public, les employés les plus corrompus après les médecins sont les agents des impôts, notamment ceux en charge des immatriculations d'entreprise ou encore les agents municipaux en charge des permis de construire. A Athènes, toujours selon l'association Transparence Sans-Frontières, obtenir un permis de construire vous coûte en moyenne 2.169 euros mais peut atteindre jusqu'à 30.000 euros dans le cas de gros projets immobiliers.
L'enquête
La recherche a porté sur un échantillon de 6.000 personnes qui ont répondu à la question suivante: "Vous est-il jamais arrivé, à vous ou à un membre de votre famille, que l'on vous demande de payer un pot-de-vin dans une institution gouvernementale ou dans une compagnie privée afin de faire avancer votre dossier?". Plus de 28% des sondés ont répondu par l'affirmative soit une hausse de 1,2% par rapport à 2007. Des pratiques peu éthiques, qui décribilisent les institutions dans leur ensemble et qui sont aujourd'hui de plus en plus mal supportées par des citoyens au pouvoir d'achat fragilisé.
Adéa Guillot (
www.lepetitjournal.com/athenes.html) jeudi 19 février 2009