L’armée grecque est relativement nombreuse et bien équipée par rapport à l'importance de cette nation : ses effectifs en 2006 sont de 80 000 militaires professionnels, 98 000 conscrits et 291 000 réservistes.
Les forces armées grecques bénéficient depuis toujours d’une forte attention politique accordées aux questions de sécurité et d’un programme de modernisation de large amplitude qualitative et quantitative entamée dans les années 1990 ainsi que d’une focalisation émergente sur les opérations de protection nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique et psychologiques.
Mais cette armée est encore lourde et, à certains égards, à considérer comme relevant des schémas de la guerre froide. Il y a une disproportion entre le nombre d’hommes et l’équipement le plus moderne à cause de la conservation d’armements largement dépassés dans l’armée de terre et elle a un déficit important en termes de pensée stratégique.
Membre de l’OTAN et l’Union européenne, la stratégie des forces armées grecques repose sur trois éléments : la suffisance défensive qui vise l’introduction de nouvelles technologies comme alternative à la course aux armements avec la Turquie, la riposte graduée selon laquelle chaque situation de crise doit être traitée de façon appropriée, prompte, sélective et effective et la zone de défense combinée entre la Grèce et Chypre, face à la Turquie.
À la différence des autres pays européens, la fin de la guerre froide n’a pas réduit le danger de conflit pour la Grèce. Depuis la seconde moitié des années 1960, la menace turque s’est progressivement substituée à toute autre menace. Ainsi, alors que le Pacte de Varsovie disparaissait, l’ennemi de l’Est est toujours présent dans la pensée des Grecs.
Ces deux pays se sont trouvés à sept reprises dans une situation de crise grave ou au bord du conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale (1955, 1963-1964, 1967, 1974, 1976, 1987,1996), depuis le pogrom contre les habitants grecs d’Istanbul en septembre 1955 jusqu’à la crise des îlots Imia (ou Kardak en turc) en 1996.
Les problèmes bilatéraux non résolus concernent principalement la démilitarisation des îles grecques de la mer Égée proche de la Turquie, la question du plateau continental de la mer Égée, la question des eaux territoriales et de l’espace aérien et enfin le contrôle opérationnel de la mer Égée dans le cadre des exercices militaires de l’OTAN.
La diplomatie grecque tente depuis le début du XXIe siècle de résoudre ces problèmes en aidant la Turquie à intégrer l’Union européenne pour diminuer la tension bilatérale