Incendies dans la grande banlieue d'Athènes

Incendies dans la grande banlieue d'Athènes
lalsace.fr - 20/08/2009

Deux incendies faisaient rage jeudi en début d'après-midi dans la grande banlieue du nord d'Athènes, à l'ouest près de Magoula et à l'est vers Marathon, attisés par des vents soufflant à plus de 60km/h, a indiqué le service des pompiers.
A Magoula, une zone industrielle parsemée de divers entrepôts, le feu s'est déclaré à midi dans des maquis proches d'une cimenterie et a vite gagné en puissance, ont précisé les pompiers. La circulation a été interrompue à la hauteur du front sur l'autoroute reliant Athènes au Péloponnèse.
Soixante-quinze pompiers luttaient sur place, assistés de deux avions et trois hélicoptères.
Le feu s'est ensuite déclaré dans une des pinèdes surmontant Marathon, sans menacer dans l'immédiat de zones habitées. Trente-cinq pompiers, quatre avions et un hélicoptère ont été envoyés sur place.
Pour la journée, la Protection civile a placé la région d'Athènes, l'île d'Eubée au nord-est, la Crète et les îles du nord-est de l'Egée au niveau 4 des risques sur une échelle de 5, en raison d'une hausse des températures ces derniers jours, à plus de 30° Celsius et de la force du vent.
Les pompiers grecs font quotidiennement face depuis le début de l'été à des dizaines de départs de feu, mais ont réussi jusque là à prévenir toute catastrophe. Le pays avait été sinistré en août 2007 par un vague d'incendies, qui avait fait 77 morts et détruit plus de 250.000 hectares, principalement dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée.

Les services de lutte contre les incendies en état d'alerte
AFP - 20/08/2009

Les pompiers grecs étaient placés jeudi en état d'alerte alors que des incendies attisés par le vent menaçaient des maisons dans la banlieue d'Athènes et l'ouest de la Grèce.
Au moins un entrepôt a été détruit à Magoula, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale. Selon des responsables des services de lutte contre les incendies, cinq hélicoptères bombardiers d'eau étaient mobilisés pour empêcher le feu d'atteindre des habitations. Mais des vents violents gênaient les opérations de largage d'eau sur la zone et les flammes se trouvaient à moins d'une centaine de mètres de maisons.
"Les conditions resteront difficiles pendant 24 heures supplémentaires et le service de lutte contre les incendies a été placé en état d'alerte nationale", a annoncé un porte-parole Yiannis Kappakis en exhortant les habitants à faire preuve de prudence et à "ne pratiquer aucune activité qui pourrait augmenter le risque d'incendie".
Dans l'ouest de la Grèce, des responsables ont précisé qu'une maison avait été endommagée alors qu'un incendie faisait rage aux abords d'Astakos, une ville côtière à quelque 320km au nord-ouest d'Athènes.
Trois autres incendies ont également été rapportés, un sur l'île de Céphalonie, un au nord-est d'Athènes et un troisième près de la frontière de la Grèce avec l'Albanie.

La lutte contre le feu se poursuit

Des centaines de pompiers grecs, épaulés par des moyens aériens venus de plusieurs pays d’Europe, peinaient lundi à maîtriser les incendies qui sévissent depuis trois jours dans la région d’Athènes.

Premiers succès des pompiers grecs face au feu
rtlinfo.be - 24/08/2009

Des centaines de pompiers grecs, épaulés par des renforts aériens internationaux, ont réussi lundi à stopper la progression des incendies qui sévissent depuis vendredi dans la région d'Athènes, où de nombreux habitants ont dû fuir devant les flammes.

"La situation est en amélioration, il n'y a plus de front actif important dans la région d'Athènes", à l'exception du feu de Porto Germeno, en Béotie (60 km à l'ouest de la capitale), a indiqué en fin d'après-midi le porte-parole des pompiers, Yannis Kapakis. "Mais le risque d'une reprise des feux reste élevé, et toutes les forces restent déployées pour y faire face", a-t-il ajouté au cours d'un point de presse. A Porto Germeno, les autorités ont ordonné aux habitants d'évacuer le hameau pour faciliter la lutte aérienne, mais de nombreux habitants ont refusé de quitter leur maison, selon une responsable préfectorale, citée par l'agence de presse nationale ANA.
Huit hélicoptères ont été envoyés sur ce front et devaient opérer jusqu'à la tombée de la nuit, alors que la force des vents et un épais nuage de fumée ont empêché l'intervention des avions, a précisé M. Kapakis.

Des habitations frôlées par les flammes
Les flammes ne progressaient plus à Pikermi, en contrebas du mont Pentélique, dernier rempart avant les faubourgs d'Athènes. Plus tôt dans la journée, des habitations ont été frôlées par les flammes, mais les habitants n'ont pas cédé à la panique. Le feu avait aussi été maîtrisé à la mi-journée dans la région d'Agios Stéfanos, au nord de la capitale, où il faisait rage dimanche. Les pompiers ont contenu l'avancée des flammes dans la grande banlieue d'Athènes à Nea Makri, Ekali et Daou Penteli, où de vastes moyens ont été déployés pour sauver le monastère historique du Pantocrator.
Plus de 500 hommes et 132 véhicules sont sur place, ainsi que 300 soldats. Chypre a aussi annoncé l'envoi de 100 nouveaux pompiers en renfort, avec six véhicules, en sus des 42 hommes déjà envoyés dimanche, selon M. Kapakis.

Beaucoup d'aide internationale
A la suite d'un appel lancé par la Grèce, deux avions italiens, quatre envoyés de France, un hélicoptère chypriote et un avion turc participent aux opérations, à titre d'aide bilatérale ou dans le cadre du mécanisme communautaire de protection civile. L'Autriche a aussi annoncé l'envoi de six avions et hélicoptères anti-incendie, et deux appareils espagnols sont attendus mardi. Par ailleurs, la Protection civile grecque a fait appel au service européen SAFER de réponse aux urgences et aux catastrophes naturelles pour disposer d'images satellite permettant de suivre l'évolution de la situation sur le terrain et d'évaluer l'étendue des dégâts.

Plus de 15.000 hectares dévastés
Dans un premier bilan provisoire des incendies dévastant l'Attique depuis samedi, le ministère de l'Environnement et des Travaux publics a chiffré à "environ 150" le nombre d'habitations endommagées. Des équipes doivent entamer mardi l'inventaire exact des dégâts. Plus de 15.000 hectares de forêt ont aussi été dévastés, selon les autorités régionales. Le préfet d'Athènes, Yannis Sgouros, a évoqué à la radio une "indescriptible catastrophe écologique".
Attisés depuis trois jours par des vents de force 7 sur l'échelle de Beaufort (de 50 à 60 km/h), ces incendies s'annoncent comme les plus graves depuis ceux d'août 2007, qui avaient fait 77 morts et ravagé plus de 250.000 hectares, principalement dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée. La presse jugeait lundi que les autorités "n'avaient pas tiré les leçons du passé" et qu'elles "n'avaient pas pris les mesures élémentaires de prévention".
En province, un front actif restait préoccupant, près de Karystos, dans le sud de l'île d'Eubée (nord-est d'Athènes), où les flammes ravagent des forêts depuis samedi, selon la cellule des pompiers.

La Grèce maudite par le feu
lexpress.fr - 25/08/2009

"Gouvernement criminel", "fait accompli", "incapable", les médias grecs n'ont pas de titres assez durs pour qualifier la gestion des incendies de ces jours derniers par le gouvernement conservateur.

Tant que les flammes menaçaient la capitale, les médias grecs se sont abstenus de toute polémique. Maintenant ils demandent des comptes.
Ils fustigent le porte parole du gouvernement, Evangelos Antonaros, pour qui les pins facilement inflammables sont en partie responsables du désastre. Ce même porte-parole qui n'a pas hésité à accuser les médias, surtout étrangers, d'avoir "exagéré l'ampleur de la catastrophe."
"Vous n'avez tiré aucune leçon de la catastrophe de 2007", a rétorqué, ulcéré, un journaliste d'une chaîne privée.
La classe politique s'en prend, elle, au premier ministre conservateur, Kostas Karamanlis, pour sa gestion inexistante de la crise.
Le cas de figure était le même en 2007, lors des incendies qui ont fait 77 morts dont 5 enfants et ravagé plus de 250 000 hectares.
A l'époque, en amont, le chef du gouvernement s'était contenté de survoler les régions incendiées et d'encourager les pompiers. En aval, il avait ouvert la corne d'abondance pour les victimes afin de s'assurer de leurs voix au cours des élections législatives qui suivaient.

Seul pays européen sans cadastre
Deux ans plus tard, même décor, mêmes actions, à la seule différence que son rival, le socialiste George Papandréou, le devance dans tous les sondages. Des élections anticipés s'annoncaient, maintenant rien n'est moins sur.
Sans entrer dans la polémique, on peut légitimement se demander pourquoi, malgré les fonds massifs débloqués par Bruxelles, la Grèce reste le seul pays européen à ne pas posséder de cadastre.
Ou pourquoi l'assurance pour les maisons n'est pas obligatoire en Grèce. Pourquoi, les régions incendiées sont reclassées en terrains constructibles alors que les braises fument encore, pourquoi les promoteurs véreux qui construisent sur ses terrains sont toujours impunis et pourquoi les Grecs continuent d'acheter ces villas construites illégalement.
Pourquoi, enfin, cette chaîne bien rodée n'a pas été cassée ces dernières années. Autant de questions auxquelles n'a répondu aucun gouvernement depuis l'instauration de la démocratie en 1974.

Feux de forêts en Grèce : le spatial à la rescousse

Les pompiers grecs semblent avoir maitrisé les incendies qui ont fait rage autour d'Athènes. Ils ont bénéficié de l'aide des technologies spatiales. En particulier d'images et de cartes précises, produites rapidement par le service européen SAFER, opérationnel 24h sur 24.
Ce service, developpé dans le cadre de GMES (Global monitoring for environment and security), un programme commun de l'Union Européenne et de l'Agence spatiale européenne (ESA), utilise tous les moyens satellitaires (Spot et Envisat notamment) et des équipes capables d'interprêter rapidement leurs images pour fournir une aide aux protections civiles des Etats membres ou d'autres pays. Il est coordonné par Infoterra, une filiale d'EADS.
Les équipes qui interprêtent les images sont basées à Toulouse, Strasbourg (le Sertit). Depuis juillet, le service a déjà été déclenché quatre fois pour les incendies de Marseillle, Aullène (Corse), Sardaigne et Grèce. Il permet, outre une aide opérationnelle immédiate, de contribuer à la cartographie rapide des zones incendiées pour l'estimation des dommages, puis aux politiques de réhabilitation des sols, reboisement, ou lutte contre les constructions illégales.

«Aucune leçon tirée depuis l'été 2007»
letelegramme.com - 25/08/2009

Les incendies qui ravagent depuis vendredi la région d'Athènes constituent un «désastre écologique», estiment les experts environnementaux.

«Ce n'est vraiment pas la première fois que l'Attique brûle, mais un incendie d'une telle étendue, c'est du jamais vu dans la région», a affirmé, hier, Dimitris Karavellas, directeur de la section grecque de WWF (Fonds mondial pour la nature). Pour les experts, le peu de prise en compte des impératifs environnementaux par les dirigeants politiques successifs explique, outre la sécheresse, l'ampleur des dégâts des feux. «La construction dans des zones hors plans d'aménagement des sols est autorisée, mais sans que les infrastructures ne suivent. Le résultat, c'est que sur ce feu, il y avait, par exemple, des zones entières sans bornes d'incendie», affirme Christina Théohari, docteur en environnement et conseillère de la Chambre technique de Grèce. «C'est comme si aucune leçon n'avait été tirée depuis l'été 2007», quand des incendies géants avaient ravagé le sud du pays, tuant 77 personnes et réduisant en cendres plus de 250.000 hectares, déplore-t-elle.

Risques de désertification
Dès dimanche, le préfet de la région d'Athènes, Léonidas Kouris, avait qualifié les incendies de «désastre pour l'environnement, sans doute le plus grave des dernières années». Certaines de ces zones avaient déjà brûlé, en 1993, 1995, et 1998, ce qui rend très difficile leur reforestation. La couverture forestière entourant la capitale avait aussi été rognée en juillet2007, quand des milliers d'hectares étaient partis en fumée dans le parc naturel du Mont Parnès. Parmi les conséquences de ces incendies à répétition figure la désertification. «Il va falloir lancer rapidement des travaux de soutènement, pour empêcher que l'eau de pluie ne dévale sans pénétrer le sol, et retenir la terre», relève Christina Théohari.

En Grèce, les spéculateurs sont traités d'incendiaires
24heures.ch - 25/08/2009

Alors que le feu ravage toujours la région d’Athènes, Georges Sefertzis, politologue indépendant, explique pourquoi rien n’a changé en Grèce depuis les incendies de 2007.

C’est un fait. Aucune leçon n’a été tirée de l’été 2007, quand des incendies géants ont ravagé le sud du pays, tuant 77 personnes et réduisant en cendres plus de 250 000 hectares verts. Comme la plupart des observateurs indépendants, Georges Sefertzis dénonce en particulier l’incurie du gouvernement et la spéculation immobilière.

– Le feu ravage les derniers espaces verts aux portes d’Athènes, où les villas poussent plus vite que les arbres replantés après les incendies des dernières décennies. Qui ose encore parler de coïncidence?
– Il n’y a aucun doute, la spéculation immobilière est en cause. En l’occurrence, le premier incendie a démarré à Grammatiko, dans un village proche d’Athènes où il y a un grand projet de gestion des déchets pour toute la région. Ce n’est pas un hasard. Cette décharge suscite de nombreuses tensions et oppositions. Elle contrarie de nombreux projets immobiliers dans cette zone.

– Que cherchent les incendiaires?
– Ils veulent tout simplement créer de nouvelles zones constructibles.

– Mais que fait le gouvernement? Les autorités n’ont-elles donc rien appris des derniers grands incendies?
– Rien n’a changé depuis 2007. Même si les autorités grecques disposaient du matériel et des hommes nécessaires pour lutter contre ces gigantesques incendies, rien ne serait résolu. Au niveau administratif, tout est bloqué par de profonds antagonismes entre le corps de pompiers, le service des incendies et des forêts, et celui des montagnes. Les uns dépendent du Ministère de l’agriculture, les autres des communes.

– Les Grecs sont outrés. Leur gouvernement autorise des constructions sur des zones incendiées promises à la reforestation. Pourtant, la sanction n’a jamais lieu dans les urnes.
– C’est vrai. En 2007, le gouvernement avait habilement su récupérer la colère du peuple. Le premier ministre avait appelé tous les Grecs à resserrer les rangs derrière son gouvernement dans le cadre d’un rassemblement national contre les incendies. Paradoxalement, cela a joué en sa faveur. Aujourd’hui, la conjoncture économique est défavorable. Je doute qu’un tel phénomène se reproduise.

– Avec un possible transfert des voix vers les écologistes aux prochaines élections? La tendance s’est déjà observée lors des Européennes.
– C’est fort peu probable. Tout laisse croire que les législatives verront un affrontement classique entre la gauche et la droite. Il serait étonnant de voir une remise en question du système partisan traditionnel.

– Même avec ces incendies à répétition, qui font aussi suite aux émeutes de décembre 2008?
– Il existe aujourd’hui une forme de pessimisme absolu chez les Grecs. Ils pensent que rien ne peut changer. Cela se traduit par une forme d’apathie politique. Mais nous accumulons des colères qui ne trouvent aucun relais au sein des partis. Cette nouvelle psychologie de masse trouvera son moyen d’expression.

Le satellite Spot 5 en orbite à 800 km d'altitude, a acquis mardi 25 août en fin de matinée une image haute résolution (10 m) sur les incendies qui ont dévasté la Grèce. Elle montre de manière très précise l'étendue des zones brûlées.
Cette image est utilisée dans le cadre des moyens mis en œuvre pour lutter contre les incendies et de l'assistance apportée à la Grèce par l'Europe et les Etats Membres.
La famille des satellites Spot, construits par Astrium, est opérée par la société Spot image, filiale d'Astrium Services.
A côté de l'utilisation opérationnelle pour l'évaluation détaillée des dégâts, les images satellites contribuent à montrer au public l'impact de telles catastrophes et permettent une meilleure prise de consciences des enjeux de protection de notre environnement et de la sécurité des populations.

Image satellite : http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/6a00e5500b4a6488330120a57b0f7b970c-pi