Un scrutin tout feu tout flammes
lexpress.fr - 03/09/2009
C'est une première. Jamais, à ce jour, une catastrophe écologique n'avait servi de déclencheur à des élections. En demandant au président de la République hellénique de convoquer les électeurs à un scrutin anticipé, le Premier ministre Costas Karamanlis prend acte des critiques dont l'opinion le couvre pour la gestion gouvernementale des incendies titanesques qui ont ravagé la Grèce, cet été.
Certes, au coeur de la campagne passionnée qui va s'ouvrir en vue des élections fixées au 4 octobre, conservateurs (au pouvoir) et socialistes (dans l'opposition) s'étriperont davantage sur la nécessaire réforme des finances publiques et la modernisation d'un Etat archaïque. Du moins faut-il l'espérer, tant ce front-là est mal engagé et tant il met en péril, eurosolidarité oblige, le crédit de la monnaie unique. Tant aussi il conditionne tout, y compris la question des moyens face au feu.
Il n'empêche. Les photos de Gerhard Schroeder barbotant, tel un héros botté de caoutchouc, lors des grandes inondations en Allemagne ou celles - désastreuses, pour le coup - du George W; Bush évaluant, depuis le hublot de son avion, l'étendue des ravages de l'ouragan Katrina en Louisiane avaient pu peser sur l'opinion. Mais, pour la première fois, en Grèce, une question liée au réchauffement climatique, à la préservation de l'environnement, à la capacité politique de répondre aux menaces qui pèsent sur la nature a influé sur le calendrier électoral.
A quand et où des élections législatives qui se joueront, de manière décisive, sur un enjeu écologique?