Faut-il éviter les voyages en Grèce?

Faut-il éviter les voyages en Grèce?
blogues.cyberpresse.ca - 25/05/2010

"J’ai prévu un voyage en Grèce en septembre 2010. J’ai versé un dépôt en septembre 2009 et je dois payer le reste en juillet. Avec ce qui se passe maintenant dans ce pays, je me demande si je dois annuler même si je perds mon dépôt ou si je peux envisager d’y aller sans problème…"

Réponse : Le 5 mai dernier, une grande manifestation organisée à Athènes pour protester contre les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement grec s’est soldée par trois morts. Mais les touristes et les entreprises actives dans le tourisme n’étaient aucunement ciblés. Pour paraphraser Claude St-Pierre, directeur général de Tours Chanteclerc, je dirais qu’annuler un voyage en Grèce à cause des événements qui s’y déroulent actuellement, cela relève du même comportement qu’un Européen qui annulerait une visite au Québec à cause des casseurs qui saccagent la rue Ste-Catherine après une victoire du Canadien en séries.
Si la situation était vraiment alarmante, comme elle l’est en ce moment à Bangkok, le ministère des Affaires étrangères du Canada émettrait un «avertissement» déconseillant à nos compatriotes de se rendre dans ce pays. Ce qui n’est pas le cas. On parle ici d’une crise économique, pas d’une révolution.
La chose à craindre, ce ne sont pas les manifestations, qui restent des événements circonscrits à certains lieux et annoncés d’avance, mais la série de grèves qui pourraient paralyser les services publics et, notamment les transports en commun. Mais je crois comprendre que vous avez acheté un circuit organisé, qui inclut probablement une croisière en mer Égée. Tout comme les compagnies d’autocars de tourisme, les compagnies de croisières sont des entreprises privées qui ne devraient pas être affectées par des grèves. Même les compagnies de traversiers sont privées, en Grèce.
Tous les grossistes québécois qui programment la destination observent actuellement un ralentissement du flux des réservations. C’est aussi le cas dans les autres pays occidentaux. À Athènes, l’association des hôteliers faisait savoir que 27 000 nuitées avaient été annulées à la mi-mai. Ce qui engendre de vives inquiétudes dans ce pays où le tourisme (qui pèse pour 17% du PIB) est la première activité économique. Pour renverser la tendance, le gouvernement grec a créé, le 13 mai, un comité de crise. Parmi les actions engagées, on relève des réductions de prix pour inciter les touristes à revenir. «Cela nous a amenés à réviser nos prix à la baisse», indiquait Maryse Martel, directrice générale de Vacances Transat au Québec. «Conjuguées à un taux de change particulièrement avantageux, ces réductions rendent le voyage en Grèce plus attrayant que jamais.» Il s’agit, bien sûr, d’un discours motivé par des considérations commerciales. Mais je ne peux que l’endosser.