Bond du chômage en Grèce, grève dans le public aussi le 24
Par Reuters, publié le 11/02/2010
ATHENES - Le taux de chômage en Grèce a atteint 10,6% en novembre, son plus haut niveau depuis près de cinq ans, montrent les statistiques officielles publiées jeudi.
Alors que le pays est confronté à une grave crise budgétaire, le chômage affiche une hausse de 2,8 points en un an, la plus forte augmentation enregistrée sur 12 mois depuis le début de la série statistique en 2004.
La crise de l'emploi touche particulièrement les jeunes, le taux de chômage atteignant 27,8% chez les 15-24 ans.
Pour les économistes, cette dégradation du marché de l'emploi s'explique par l'incertitude qui a régné dans le pays avant les élections législatives d'octobre, qui ont conduit à un changement de majorité au parlement, ainsi que par la crise financière, qui a pesé sur l'investissement public et privé.
"On a observé une amélioration des prévisions des entreprises jusqu'en octobre mais à une baisse ensuite à cause de la crise financière", explique Dimitris Maroulis, économiste d'Alpha Bank.
La publication de ces chiffres intervient alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles pour un conseil extraordinaire qui pourrait déboucher sur un plan d'aide à Athènes.
La situation budgétaire de la Grèce, dont le déficit a atteint 12,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2009, préoccupe les marchés, ce qui s'est traduit ces dernières semaines par une nette baisse de l'euro et des Bourses.
Athènes s'est engagé à réduire rapidement ses déficits publics en engageant un plan d'austérité qui touchera notamment les salaires et les effectifs de la fonction publique, mais aussi les retraites.
Le principal syndicat de fonctionnaires du pays l'ADEDY, qui a organisé mercredi une journée d'action, a annoncé jeudi qu'il s'associait au mot d'ordre de grève lancé dans le privé pour le 24 février par la centrale GSEE.
Les deux organisations rassemblent environ la moitié des cinq millions de salariés grecs.