Grèce: le groupuscule Lutte Révolutionnaire annonce d'autres attentatsAFP / 12 mars 2009ATHENES - Le groupuscule grec d'extrême gauche Lutte Révolutionnaire a annoncé jeudi son intention de perpétrer de nouveaux attentats contre les symboles du capitalisme, après les deux attaques récentes contre des agences du groupe bancaire américain Citibank à Athènes.
Dans une déclaration de huit pages publiée jeudi par l'hebdomadaire Pontiki, l'organisation Lutte Révolutionnaire réaffirme son objectif de mener à bien la "révolution" pour que la crise économique soit fatale au "capitalisme".
"Nous prévoyons de continuer les attaques" à la bombe, dit-elle.
"Nous devons nous débarrasser pour de bon de la vermine du pouvoir économique et politique pour que l'humanité se délivre des chaînes de ces criminels", ajoute-t-elle. "Nous devons créer ici et maintenant (un mouvement de masse) pour faire de la crise économique le tombeau du capitalisme", explique-t-elle.
"Le texte est toujours en cours d'examen mais il semble authentique à première vue", a de son côté déclaré porte-parole de la police grecque, Panagiotis Stathis.
Lutte révolutionnaire, considérée comme l'organisation d'extrême gauche la plus dangereuse de Grèce, a revendiqué deux attaques récentes contre deux agences de la banque américaine Citibank.
La dernière a eu lieu lundi, lorsqu'une bombe artisanale a explosé sans faire de victimes. La première, il y a un mois, avait été déjouée par la police, qui avait désamorcé la bombe de forte puissance.
"Nous voulons détruire les infrastructures de cette multinationale et rendre sa présence en Grèce périlleuse", ajoute le groupuscule dans sa déclaration de jeudi, en précisant avoir pris pour cible Citibank "dans le cadre d'une stratégie d'action globale" contre les "coupables" de la crise économique.
Lutte Révolutionnaire précise qu'elle ne vise pas les "simples citoyens", mais "l'élite politique et économique, les relais du capitalisme et la police qui les protège". "Nous ne mènerons aucune attaque sans prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens", assure-t-elle.
Les deux attentats contre Citibank marquent une reprise des activités de ce groupuscule, en sommeil depuis plus d'un an, après s'être illustré dans une attaque à la roquette contre l'ambassade des Etats-Unis en 2007.
Les banques du pays sont souvent la cible d'attaques émanant de groupes anarchistes ou d'extrême-gauche. Ces attaques se sont multipliées depuis la mort d'un adolescent de quinze ans, tué par la police en décembre dernier, et dont le décès avait provoqué de violentes manifestations.
Dans la nuit de 4 au 5 mars, des inconnus avaient lancé des engins explosifs et incendiaires sur une succursale de la banque du Pirée, provoquant là aussi d'importants dégâts matériels.
Par ailleurs, la police grecque a annoncé jeudi avoir supendu quatre de ses responsables anti-terroristes, jugés responsables de fuites après la divulgation par le quotidien local Vilma d'une liste secrète de 82 personnalités grecques (politiques, juges, journalistes, hommes d'affaires notamment) considérées comme des cibles potentielles d'attaques terroristes.