Le principal groupe terroriste appelle à la "lutte armée de masse"
AFP - 15 janvier 2009
ATHENES - Le groupe terroriste grec Lutte révolutionnaire (EA) menace la police de nouvelles attaques et appelle à la "lutte armée de masse", dans une revendication de deux attentats récents contre la police, publiée jeudi par un journal grec .
Dans ce texte-fleuve, dont l'hebdomadaire Pontiki publie l'intégralité sur huit pages, le groupe, considéré comme le plus dangereux de Grèce, proclame qu'il continuera de répondre par les armes à une violence policière qu'il dénonce comme systématique et bénéficiant d'une totale impunité dans le pays.
Il revendique l'attentat du 5 janvier contre trois policiers devant le ministère de la Culture à Exarchia, dans le centre d'Athènes, qui a fait un blessé grave, ainsi que celui, sans victime, du 23 décembre contre un fourgon de la police, indiquant avoir voulu riposter à la mort d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle par un policier à Exarchia le 6 décembre.
"Si le terrorisme policier s'intensifie, nous intensifierons notre lutte", mentionne le texte, dont des extraits avaient déjà été publiés mercredi et qui est considéré comme authentique par la police.
Dans une menace voilée, EA indique "attendre" le policier qui a tiré sur l'adolescent, en prédisant sa prochaine sortie de prison.
Le groupe, qui avec ces dernières actions a signé un total de onze attentats à Athènes, appelle par ailleurs à un "mouvement armé révolutionnaire de masse", jugeant que la crise financière mondiale donne l'occasion de "renverser le capitalisme".
"La révolte de décembre a lancé le message de ce qui va suivre", poursuit la revendication, en référence à la flambée de violences urbaines provoquées le mois dernier en Grèce par la mort de l'adolescent.
La police était dans l'attente de cette revendication, l'une des armes utilisées dans le mitraillage des policiers à Exarchia ayant déjà servi dans une attaque revendiquée par le groupe en avril 2007 contre un poste de police du quartier athénien de Néa Ionia.
Apparu en 2003, EA figure sur la liste des organisations terroristes établie par l'Union européenne.
Le groupe d'extrême-gauche s'en est déjà pris aux forces de l'ordre, avec un retentissant attentat contre un commissariat à Athènes à 100 jours des jeux Olympiques de 2004, et un attentat raté à la bombe en 2006 contre un ancien ministre de l'Intérieur, Georges Voulgarakis. EA avait alors affirmé avoir voulu l'"exécuter".
Le groupe a aussi perpétré en janvier 2007 un attentat à la roquette contre l'ambassade américaine à Athènes, sans faire de victime. Les autorités américaines ont offert une récompense d'un million de dollars pour la capture de ses membres.
Selon les experts, EA se pose en successeur du groupe grec du 17-Novembre, responsable de 23 assassinats entre 1975 et 2000 et démantelé en 2002.